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Sagot :

Réponse :

I. Une vache à lait

- un décor

- une vache nourricière

- des enfants affamés

II. La nature nourricière : la métaphore filée

- le parallélisme ( Ainsi Nature ...)

- les caractéristiques : personnifiée, mère universelle, indulgence, généreuse

- Savants et poètes dépendants (sang et âme : Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu

Explications : Les Voix intérieures

XV

Devant la blanche ferme où parfois vers midi

Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi,

Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,

Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges

Ecoutent les chansons du gardien du réveil,

Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,

Une vache était là, tout à l’heure arrêtée.

Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,

Douce comme une biche avec ses jeunes faons,

Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants,

D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles

Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,

Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant

D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,

Dérobant sans pitié quelque laitière absente,

Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante

Et sous leurs doigts pressant le lait pas mille trous,

Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.

Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,

Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine

Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,

Distraite, regardait vaguement quelque part.

Ainsi, Nature ! abri de toute créature !

O mère universelle ! indulgente Nature !

Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,

Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,

Nous sommes là, savants, poëtes, pêle-mêle,

Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !

Et tandis qu’affamés, avec des cris vainqueurs,

A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,

Pour en faire plus tard notre sang et notre âme,

Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,

Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu,

Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !

15 mai 1837

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